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Parcours inspirants

Karine Boivin Roy: Concertation agissante et résultats tangibles

Karine Boivin Roy CMTL

Concertation agissante et résultats tangibles

Ce parcours inspirant est celui de Karine Boivin Roy, élue députée d’Anjou–Louis-Riel à l’Assemblée nationale du Québec sous la bannière de la Coalition avenir Québec en 2022 et ancienne membre du conseil d’administration de Concertation Montréal. L’initiative Parcours inspirants vise à mettre en lumière des personnalités remarquables qui gravitent autour de CMTL.

Avant de devenir députée provinciale, Karine Boivin Roy a été conseillère municipale de Louis-Riel dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve de 2013 à 2021. Son parcours politique est ainsi d’une grande richesse, puisqu’elle a œuvré à deux paliers gouvernementaux, en plus d’avoir connu le pouvoir et l’opposition. Avant son entrée en politique, Karine Boivin Roy a exercé pendant plus d’une dizaine d’années comme avocate. 

Concertation Montréal – Vous avez d’abord étudié en gérontologie et en anthropologie, et ensuite en droit. Qu’est-ce qui a motivé ce long cheminement universitaire et en quoi teinte-t-il votre travail en politique? 

Karine Boivin Roy – J’ai d’abord complété des études en gérontologie et en anthropologie. Mon objectif était le droit dès le départ, mais je sentais que je manquais d’expérience. Vous savez, j’habitais encore chez mes parents, je n’avais jamais signé de bail, je ne me sentais pas prête à faire un cours de 45 heures sur les obligations conventionnelles…  

Et puis, je me posais beaucoup de questions sur le sens de la vie, sur comment faire œuvre utile dans la société. Je suis allée chercher une partie des réponses à ces questions par l’entremise de l’éducation. 

L’impact de ce cheminement a été majeur… J’ai pu apprendre sur les cultures, ouvrir mes horizons. Cela m’a aussi donné la chance de travailler au Japon, en Russie, au Kenya, en Colombie-Britannique. Ça m’a permis de mieux me comprendre, de mieux comprendre la société. 

Après avoir fait tout ça, je me trouvais bien armée pour le droit. 

CMTL – Vous avez travaillé dans des cabinets d’avocats pendant une longue période avant de passer en politique municipale. Qu’est-ce qui vous a motivée à faire le saut? 

KBR Je dirais que je suis arrivée en politique par une belle coïncidence de la vie. Ce n’était pas du tout une possibilité que j’avais envisagée. Chantal Rouleau, l’actuelle ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire du Québec, qui était à l’époque la mairesse l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles à Montréal, est venue me voir et m’a dit : «Est-ce que ça t’intéresserait de te lancer en politique? Tu as deux heures pour te décider.» 

Moi qui aime bien réfléchir, prendre mon temps, retourner chaque roche, je devais prendre une décision très importante très rapidement. J’ai été chamboulée dans ma structure de pensée habituelle. Mais j’avais une intuition. Je sentais qu’il y avait un appel, là, que j’avais quelque chose à comprendre et à vivre. J’ai donc dit oui.  

Ça a été un saut dans le vide… Puis, après trois ou quatre mois en politique, je me sentais comme un poisson dans l’eau. Et là, j’ai réalisé que tout mon cheminement de vie m’amenait à la politique. 

Parce que finalement, qu’est-ce que c’est la politique? Le côté communautaire, c’est de la gérontologie et de l’anthropologie dans le sens qu’on est avec les gens de tous les âges, de toutes les cultures. Puis, dans la manière dont une ville ou un gouvernement fonctionne, inévitablement, le droit est omniprésent.  

Plus important encore, j’avais l’habitude de composer avec des gens en situation de crise. Voir un avocat, c’est un peu comme aller chez le médecin; on n’y va pas parce que ça nous plaît. On y va parce qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Les gens ne sont pas toujours eux-mêmes, ils peuvent être en colère, être frustrés. 

C’est un peu la même chose dans la relation avec les citoyen.ne.s. Comme élu.e.s, il faut avoir la maturité d’accueillir les critiques et de les comprendre. Il faut en tirer des leçons et s’en servir pour amener de meilleures solutions, à la lumière de ce que les citoyen.ne.s pensent. 

CMTL – Vous avez siégé au conseil d’administration de Concertation Montréal alors que vous étiez conseillère municipale du district de Louis-Riel, dans l’arrondissement de MercierHochelaga-Maisonneuve à Montréal. Quel impact cela a-t-il eu sur votre cheminement? 

KBR Cela a eu plusieurs impacts positifs pour moi. Je dirais qu’au départ, quand je suis arrivée, ça a été de m’exposer aux leaders socioéconomiques. J’ai pu créer des alliances afin d’avoir un impact à plus large échelle. Donc ça, je dirais que c’est la première chose que je suis allée chercher.  

La deuxième chose, ce sont de grandes amitiés. Il y a plusieurs personnes avec qui j’ai siégé au C.A. qui sont des ami.e.s personnel.le.s encore aujourd’hui. On se suit dans nos cheminements. On continue à collaborer sur certains dossiers. 

Sinon, si j’y réfléchis davantage, il y a aussi tous ces jeunes leaders déniché.e.s par CMTL. Ça m’a permis de connaître des personnes exceptionnelles que j’ai recommandées à d’autres et qui font maintenant œuvre utile dans leur domaine. 

Enfin, CMTL a été avant-gardiste, dans une certaine mesure, sur les questions de transition écologique. Tout le monde en parle maintenant, mais l’organisation travaillait déjà là-dessus il y a près de 10 ans. J’étais exposée à ça, évidemment dans mon parcours et dans les travaux municipaux, mais CMTL y portait une attention particulière et ça m’a donné la chance d’approfondir mes connaissances.  

Donc, les impacts sont multiples. Je suis très reconnaissante de mon passage chez CMTL. 

CMTL – Qu’est-ce qui fait de CMTL un espace privilégié de concertation? 

KBR À CMTL, on échange, mais on n’en reste pas là. Il y a des réalisations concrètes qui découlent de la démarche de concertation. C’est pour ça que je parlais de concertation agissante, quand j’ai fait une déclaration à l’Assemblée nationale pour souligner les 30 ans de concertation à Montréal. Dans le sens qu’on se donne toutes les conditions gagnantes pour arriver à des résultats qui sont structurants, qui mobilisent, et qui amènent de réels changements dans la société.  

Et puis les leaders socioéconomiques, ça le dit, ce sont des leaders, des gens qui sont reconnus dans leur milieu et qui, d’une certaine manière, peuvent nous transmettre un certain consensus. Ce sont des gens proches du terrain, qui peuvent rapporter une information d’une valeur inestimable pour un.e politicien.ne.  

Aussi, CMTL n’est pas un organisme qui est partisan, puisqu’il rassemble des élu.e.s de toutes les formations politiques municipales. On est là autour de la table et on est toutes et tous de bonne foi, avec des bonnes intentions, à parts égales, à armes égales, sans idées préconçues. 

CMTL – Pouvez-vous nous donner des exemples de réalisations concrètes issues de CMTL? 

KBR Les exemples évidents sont bien entendu le Printemps numérique et le Festival Eurêka!, qui sont maintenant des organisations à part entière, mais il y en a plein d’autres. Parmi les programmes auxquels j’ai personnellement participé, je pense à Cité Elles MTL, auquel CMTL contribue. Ces simulations du Conseil municipal permettent d’inciter les femmes à venir en politique. Il y a des participantes qui sont maintenant des conseillères municipales ou qui ont tenté leurs chances aux élections. Dans tous les cas, ça rapproche les femmes des instances politiques et c’est extraordinaire. 

Il y a également le projet MTElles qui nous permet de regarder les obstacles systémiques qui freinent les femmes dans leur participation aux instances décisionnelles et consultatives et de voir quel genre de solutions apporter. Avec ses outils concrets, MTElles permet aujourd’hui à plus de femmes de se sentir interpelées par la vie démocratique. 

Et puis, j’ai toujours été une ambassadrice de CMTL pour les Journées de la persévérance scolaire, en février. Je continue d’ailleurs d’aider chaque année maintenant que je suis au provincial, afin de valoriser le parcours académique des jeunes. 

Un dernier exemple, et ça malheureusement, ce n’est pas quelque chose auquel j’ai participé, ce sont les consultations publiques auprès des jeunes de 4 à 12 ans. C’est un travail innovant, d’une grande qualité, qui nous est utile en politique. Les enfants aussi ont une opinion et elle doit être entendue, entre autres sur les enjeux qui les concernent. 

On se plaît souvent à dire qu’on fait la société de demain, que les jeunes sont l’avenir. Mais il ne faut pas que ça reste des vœux pieux. Il faut aussi qu’on aille justement consulter ces jeunes-là, leur demander comment ils voient les choses. 

Pour toutes ces raisons, Concertation Montréal est une grande ambassadrice, qui travaille activement à nourrir la vie démocratique. Puis à ce niveau aussi, je me sens privilégiée d’avoir pu être là, d’avoir pu contribuer et de continuer à le faire.

L’inspiration se poursuit ici avec d’autres entretiens. Consultez notre site Internet pour en savoir plus sur nos programmes. 

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